Alençon
Que voir à Alençon ?
Ville méridionale de Normandie, Alençon est davantage proche du Mans (Pays de la Loire) que de Caen. Elles est la préfecture de l’Orne, département le plus boisé et vallonné de la région. Bien qu’excentrée, Alençon est un axe de communications important entre le bassin parisien et la partie ouest du pays.
Autrefois florissante et peuplée, Alençon a relativement perdu de son importance régionale au profit du Mans, à partir des années 1970. Depuis, la ville a su se réinventer et profiter de ses atouts en matière de tourisme vert, mais aussi en mettant en avant son patrimoine culturel. C’est une destination originale qui mérite le détour, surtout si l’on apprécie les arrière-pays boisés et les villes tranquilles de province. En outre, Alençon est au centre de deux importants environnements naturels préservés : le parc naturel de l’ensemble Normandie-Maine, ainsi que le parc naturel du Perche.
Le château des ducs d’Alençon
Commençons par découvrir les points d’intérêt situés dans la ville même d’Alençon. Parcourons ce qui fut jadis l’un des verrous essentiels de la défense de l’ancien Duché de Normandie, le château des ducs d’Alençon. Etant donné sa proximité avec la région historique du Maine, à quelques kilomètres à peine au sud, il fut construit essentiellement pour se protéger des incursions des ducs angevins (c’est à dire d’Angers) au Moyen-Âge. Alençon fut alors ce que l’on appelle une Marche militaire.
Le château fort avait été construit vers la toute fin du XIIème siècle, mais il est de nos jours presque entièrement détruit et seuls des vestiges demeurent. Ce ne sont pas des ennemis extérieurs qui ont provoqué sa chute… Mais le pouvoir royal. Suite aux velléités chroniques d’indépendance des seigneurs français tout au long de la période médiévale, les rois de France ont peu à peu démantelé les forteresses régionales n’ayant plus aucune utilité à la défense des frontières, comme c’est le cas pour Alençon. C’est en 1592 qu’Henri IV a mis fin à l’existence de ce château fort, qui désormais a perdu son rôle de siège du gouvernement des ducs de la ville. N’oublions pas non plus que de tels forts auraient pu servir dans le cadre des Guerres de Religion, qui faisaient alors rage à l’époque.
Aujourd’hui, il ne subsiste qu’une petite partie de l’édifice initial, mais ces restes ont bien été mis en valeur et sont agréables à visiter. Il ne reste que le châtelet, c’est-à-dire la partie défensive de l’entrée du château fort, ainsi que deux tours jumelles. Nous pourrions nous dire que c’est bien peu pour planifier une visite, mais c’est sans compter l’ingéniosité des autorités locales qui ont mis en valeur l’ensemble.
Sous le Premier Empire, les vestiges furent transformés en prison, ce qui ne prit fin qu’en 2010. En 2018, après d’intenses négociations entre l’Etat et le pouvoir municipal, la ville d’Alençon recouvre ses droits sur le château des ducs d’Alençon. Les promeneurs peuvent alors à nouveau parcourir l’endroit, y compris dans le magnifique parc qui borde l’ensemble.
Le musée des Beaux-arts et de la Dentelle
Lors d’une canicule étouffante ou pendant jour pluvieux, il convient de se rendre à l’intérieur pour continuer ses visites touristiques. Le musée des Beaux-arts et de la Dentelle se trouve justement être une destination idéale pour cela. Celles et ceux qui sont amateurs de beaux ouvrages et de culture seront comblés. Deux principaux thèmes sont regroupés en un seul, de façon assez originale : les Beaux-Arts et la dentelle.
Côté peintures, nous sommes face à une collection qui regroupe nombre de Maîtres de nationalités différentes, comme des français bien entendu, mais aussi des italiens ainsi que d’autres artistes venus des pays du nord. Il ne s’agit cependant pas d’un regroupement éclectique sans cohérence, car la collection rassemble tout ce qui concerne de près ou de loin l’Orne, le département où se situe Alençon.
Plus exotique, d’autres œuvres d’Art aux origines totalement différentes y sont entreposées, comme au sein de la collection dite du Cambodge. Ce petit pays de l’Asie du Sud-Ouest fut jadis colonisé par la France, au XIXème et XXème siècle. Ainsi, les visiteurs pourront s’émerveiller de l’art du peuple khmer, qui autrefois possédait un large empire florissant et source de nombreuses œuvres raffinées.
Pour finir, c’est la dentelle qui est à l’honneur dans ce musée. Il faut savoir que ce savoir-faire est l’une des spécialités de l’Orne : on parle souvent du fameux point d’Alençon. La dentelle pris son essor à la période charnière entre le Moyen-Âge et la Renaissance, vers le XVème siècle. Tissage reconnu dans le monde entier, l’UNESCO l’aura même inscrite dans le patrimoine culturel immatériel de l’Humanité en 2010. Il serait dommage de ne pas s’attarder à découvrir les plus fines dentelles, un art aussi exigent que particulièrement long et minutieux à réaliser… Par exemple, il faut toute une journée de travail à une ouvrière chevronnée, rien que pour réaliser un petit centimètre carré de dentelle avec le fameux point d’Alençon !